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Scène d'été : Hillside Festival

· par Tab S.

L'été est là et ça signifie une chose : c'est le temps des festivals! C'est une chance de voir sur scène de nombreux nominés (et gagnants) Polaris, du passé et du présent, lors des nombreux festivals qui se déroulent à travers le pays durant la saison estivale, des très établis Festivals de Jazz et de Folk aux initiatives plus indépendantes, mettant en valeur les artistes émergents.

L'un des festivals ayant développé une réputation pour sa programmation éclectique et son engagement envers les valeurs éco-responsables, et pour son ambiance globale, est le Hillside Festival, basé à Guelph, Ontario. Présentant cette année sa 28ème édition sur l'île protégée de Guelph Lake Island, le festival s'est établi comme un rituel sur le calendrier musical, programmant des groupes canadiens tels que Arcade Fire, Broken Social Scene et Metric (tous des nominés Polaris), bien avant qu'ils ne deviennent célèbres.

L'édition de cette année (qui commence aujourd'hui et dure jusqu'au 24 juillet) inclut des performances par les gagnants Polaris de l'an dernier, le quintet indie-rock montréalais Karkwa, et le quartet pop expérimental de Montréal-en-provenance-de-Calgary, Braids, qui font partie des finalistes cette année. De nombreux artistes de la Liste de Présélection seront également à Hillside : One Hundred Dollars, Doug Paisley, The Dears, Hooded Fang, Little Scream, The Rural Alberta Advantage, et la tête d'affiche, Sloan.

Samir Baijal, directeur artistique de Hillside depuis longtemps, est responsable de l'incroyable diversité de la programmation (très favorable aux artistes Polaris). Nous avons décidé de lui demander comment il réussit à faire jouer certains des meilleurs artistes au pays (et au monde) dans un festival d'une petite ville en Ontario, et ce année après année.

Tabassum Siddiqui (juré Polaris et festivalière fidèle d'Hillside depuis 12 ans): Vous êtes directeur artistique du festival depuis maintenant 13 ans, pouvez-vous nous en dire plus sur ce que votre rôle implique ?

Samir Baijal: Je sélectionne et met sur pied l'intégralité de la programmation musicale du festival. Je reçois de nombreux conseils de la part d'un comité artistique qui s'étend dans le monde entier. Il y a un réseau de directeurs de festivals que je rencontre depuis des années, on s'échange de nombreuses recommandations, des bonnes et des mauvaises (rires). Je m'implique aussi au niveau des relations médias.

TS: Quels sont les défis que vous rencontrez en programmant un festival de taille moyenne à Hillside ?

SB: L'un des plus gros défis est de savoir si nous acceptons les candidatures reçues ou non, on en reçoit des centaines! Essayer de gérer le volume de personnes qui souhaitent se produire au festival est définitivement un problème. On ne peut tout simplement pas programmer 2500 artistes au festival, alors comment répondre à 2500 artistes pour leur dire « 2450 d'entre vous n'ont pas été retenus »? Vous ne voulez pas avoir l'air méchant, mais c'est la réalité des choses.

Toujours essayer de garder une certaine fraicheur est aussi un défi. Cette année en particulier est un peu plus modeste que les éditions passées, mais nous n'avons jamais eu pour but d'être un festival de têtes d'affiche. Au contraire, on peut saluer notre public pour son ouverture d'esprit.

TS: Alors comment faites-vous pour garder cette fraicheur chaque année ?

SB: Ça peut être difficile, j'ai choisi des artistes pour clore le festival qui n'étaient pas si connus que ça, et c'est un luxe que je m'offre. En termes de têtes d'affiche, Sloan clôture le dimanche cette année, c'est un moment tout à fait approprié pour eux de se produire ici avec tout ce qu'il leur arrive en ce moment…la dernière fois qu'ils ont joué ici c'était en 1999.

Un jeune groupe baptisé Arcade Fire a joué dans une tente en 2004 à 18h, et est revenu en tête d'affiche l'année suivante après que les choses aient changé pour eux. Et puis si vous revenez en arrière dans l'histoire de Broken Social Scene, l'un de leurs premiers gros show en Ontario a eu lieu ici. Ils adorent le festival, et ce sont eux qui ont appelé pour nous dire « Hey, est-ce qu'on peut revenir? Est-ce qu'on peut jouer? »

Tout le monde ne va pas se rendre au niveau d'Arcade Fire, mais nous avons eu beaucoup d'histoires comme celles-ci au fil des années. Ce qui est fantastique c'est que nous programmons des artistes, et puis tout d'un coup ils deviennent très connus et les choses se placent ensuite tout naturellement, d'une manière particulière.

TS: Ca me rappelle beaucoup Braids, que vous avez programmé à Hillside l'année dernière avant qu'ils ne commencent à devenir connus. Ils ont joué dans une tente à moitié pleine, mais ceux qui y étaient savaient qu'ils avaient un bel avenir devant eux ; leur musique ne ressemblait tout simplement à rien d'autre au festival. Et cette année les voilà de retour avec un énorme buzz et une nomination en finale pour Polaris, quelque chose me dit qu'il va y avoir beaucoup plus de monde à leur performance à Hillside cette année.

SB: D'habitude j'essaye d'éviter les répétitions mais c'était définitivement un groupe qu'il fallait qu'on fasse revenir. De nombreuses personnes vont les découvrir cette année. Ça va être fou (quand ils vont jouer), quand ces tentes sont pleines à craquer, c'est vraiment beau à voir.

TS: Quel est votre mandat artistique quand vous programmez le festival ?
Le mandat est que quasiment tout peut y trouver sa place, pour être varié. La seule chose que nous n'avons pas faite à date est de l'opéra. Et du heavy metal. Je cherche encore le bon groupe de metal pour nous, pour être honnête. On a Fred Penner cette année, il va donner un spectacle pour enfants, puis un spectacle pour grands enfants.

TS: Bon, il faut qu'on vous pose la question : est-ce une coincidence que tant d'artistes à Hillside soient des nominés, passés ou présents, de Polaris ?

SB: C'est vrai qu'il y en a eu plus d'un… En ce qui concerne Karkwa, j'avais entendu leur musique avant le Polaris, mais lorsqu'ils ont gagné, je pense que les gens ont été très surpris… Mais les faire venir à Hillside était la chose à faire, et ça faisait du sens.

Shad et Hillside est un autre exemple : on devrait vraiment l'adopter. On voulait le mettre à nouveau sur la scène principale mais lui voulait jouer sur une scène plus petite, parce qu'il pensait que ça rejoignait plus « l'esprit Hillside ».

TS: En tant que directeur de festival, qui portez plus attention à la musique canadienne que la plupart des gens, que pensez-vous d'un prix comme Polaris ?

Je participe aux Junos depuis des années, et on voit même à présent certains artistes canadiens remporter des Grammys…Mais je pense que Polaris est plus terre à terre, avec un aspect plus intellectuel. Il couvre vraiment un spectrum très large d'artistes, quelque soit leur niveau.

TS: Dans ce cas, prenez-vous en compte une nomination pour le Polaris quand vous programmez un artiste ?

SB: C'est sûr que je remarque ces choses là, et je les prends en compte. Le prix est basé sur ce que j'appellerais la force complète des artistes et de leurs albums, pas leurs chiffres de ventes. Ce n'est pas du tout basé sur la machine commerciale.

De nos jours, alors que l'industrie du disque traverse une telle crise, c'est la force de l'artiste, pas la machine promotionnelle, qui compte. On entre à présent dans une nouvelle ère, depuis quelques années le terme « indépendant » a beaucoup plus de sens. Regardez Arcade Fire, ils n'ont pas signé avec une major, ils font les choses entièrement à leur façon, ce qui est rare rendu à ce niveau.

C'est fantastique de voir autant d'artistes qui ne font pas partie de la grosse machine commerciale attirer l'attention du public, et c'est ce que Polaris fait tellement bien. Tout est basé sur l'intégrité artistique.

TS: Pensez-vous que les prix comme Polaris ont un rôle à jouer dans la communauté des festivals, ou devraient-ils se tenir à distance et ne pas trop s'impliquer ?

SB: Il y aurait certainement de la place pour ça. Il y aurait peut-être de la place pour une scène Polaris, par exemple. On présente Karkwa, qui est le gagnant en titre…il y aurait donc une possibilité pour un festival comme nous de travailler ensemble. De quoi ça aurait l'air, ça je n'en sais rien, mais je pense qu'on pourrait être créatifs.

La 28ème édition annuelle du Hillside Festival aura lieu à Guelph Lake Island du 22 au 24 juillet.

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