L’univers visuel du Polaris cette année déforme la réalité — tout en la reflétant.
Entrevue avec Moses Petros, alias Droophead
Cette saison, la direction artistique du Polaris a été confiée à Moses Petros, alias Droophead, un artiste numérique basé à Toronto. Réputé pour ses univers surréalistes et son style visuel sans frontières, Petros amène une touche onirique à tout ce qu’il touche — des flyers de raves aux visuels de mode haute couture. Pour l’édition 2025 du Polaris, il a misé sur l’élémentaire et le réfléchi : des lacs salés comme source d’inspiration, devenus fil conducteur visuel du Gala jusqu’aux plateformes numériques.
Polaris a jasé avec Moses de son processus créatif, de ses p’tits clins d’œil préférés, et de pourquoi la musique est l’alliée parfaite pour son art.
Où t’es allé puiser ton inspi pour la direction artistique de cette année?
Moses Petros : Cette année, c’est les lacs salés qui m’ont vraiment parlé. Y’a quelque chose de quasi céleste dans ces paysages-là — comme si tu flottais dans un espace calme et infini, où tout est doux, miroir. Ça dégage une vibe tranquille, un peu irréelle, pis ça m’a vraiment accroché. J’voulais recréer ce mood-là dans le design du Polaris : quelque chose de paisible, un peu à côté du réel.
Comment tu décrirais ton processus créatif?
Souvent, c’est super référencé. J’pars avec une base, pis après ça j’empile des couches, je sculpte visuellement en quelque sorte. C’est jamais une ligne droite : j’y vais au feeling, je réagis à ce qui sort pis je laisse le truc évoluer tout seul, organiquement.
Ton style visuel, tu le décrirais comment?
Ça change tout le temps. Si je devais le dire vite, j’dirais du réalisme surréaliste. J’aime jouer avec les contrastes : du clean qui se frotte à du visuel plus chaotique. C’est toujours teinté par ce qui m’obsède sur le moment, pis j’passe tout ça dans mon filtre perso.
T’as-tu des éléments chouchous dans ton travail?
Le mouvement pis la texture, 100 %. J’suis attiré par tout ce qui est fluide, vivant, qui a l’air de bouger. J’suis aussi pas mal obsédé par la lumière — comment elle frappe un objet, comment elle crée une ambiance. Pis j’adore glisser des petits easter eggs : des gags visuels, des refs nostalgiques, des détails symboliques que tu vois juste en regardant plus longtemps.
Qu’est-ce que t’aimes dans le fait de bosser avec le milieu de la musique ou Polaris en particulier?
Créer le visuel autour de ça — comme si tu complétais l’autre moitié de l’expérience — c’est vraiment satisfaisant. Pour moi, le son pis l’image sont comme deux moitiés qui se cherchent. Quand ça clique, ça hit fort. Pis avec Polaris, y’a de la place pour être weird, tester des affaires, pis ça, c’est précieux.
T’as bossé sur plein de projets musicaux, surtout dans la scène rave à Toronto. T’as des coups de cœur récents?
YEP! Tellement! Gros shoutout à MOONSHINE, BAMBII, CHIPPY NONSTOP, MILES FREEDOM, TYRIQUEORDIE, LOTION MAG, LIVING ROOM pis NEW BODY!!!